samedi 5 juillet 2008

La vague occitane

L’Aquitaine est sans doute la région de France où le militantisme linguistique est le plus fort et le plus structuré. Le lobby occitan, car c’est bien de cela dont il s’agit, se rassemble notamment autour d’association telles « l’Institut d’études occitanes », « l’Association internationale d’études occitanes », d’un parti autonomiste : le Parti occitan (qui ne néglige cependant aucune alliance à gauche afin d’avoir des élus) et de personnalités bien implantées localement : universitaires, journalistes, élus.

Ses objectifs : la reconnaissance, l’enseignement et l’utilisation de la langue occitane dans les écoles, (y compris dans les crèches, voir ci-dessous), dans les comptes-rendus des institutions publiques locales, sur les panneaux de circulation.

Très actif, très militant, le lobby occitan est grandement aidé dans sa tâche par un certain nombre de mesures politiques européennes et nationales qui font bon marché des langues officielles. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus, notamment sur le rôle de l’Allemagne et de sa vision d’une Europe fédérale, dont le modèle est fondé sur une union des Régions et un affaiblissement des Etats nations. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les positions de nos élus nationaux, enclins à toutes les concessions démagogiques pour s’attirer les voix des régionalistes. A ce sujet, la dernière sortie de Madame Albanel, soit disant ministre de la (sous)culture française se passe de tout commentaire :

« La transmission des langues régionales s’appuie sur l’école, sur les médias et sur la création artistique. Pour autant, leur vitalité ne peut durer que si elles sont employées dans la vie quotidienne. À ce titre, leur usage dans l’espace public ne doit pas être négligé. La législation actuelle, bien que contraignante, leur offre une large visibilité – et toutes les possibilités ne sont pas pleinement exploitées. Ainsi, les actes officiels des collectivités territoriales peuvent être publiés en langue régionale – pourvu qu’ils soient traduits du français, seule langue ayant valeur juridique. De même, il est parfaitement légitime que les communes affichent leur toponyme en deux langues à l’entrée et à la sortie de leur territoire, ou que la signalisation routière soit bilingue."
"Je rappelle qu’aucune disposition n’interdit à une collectivité locale de traduire ses propres délibérations."

Elle ouvre une fenêtre de tir dans laquelle se sont placés illico les membres du Parti occitan, demandant à leurs élus locaux d’obéir à une personne aussi bien disposée à satisfaire leurs moindres désirs voire même à les anticiper.

Ainsi le complexe d’infériorité que traînaient comme un boulet nos Occitans, face au mépris du parisianisme mondain et à la langue d’oïl triomphante, s’est peu à peu transmué en agressivité et, maintenant que le sort paraît leur être favorable : l’ennemi d’hier se couchant à leurs pieds, en attitude totalitaire face à ceux qui, chez eux, résistent encore à la vague déferlante de la langue d’oc.

Je pense à cette crèche bilingue, que les plus absolutistes d’entre eux veulent mettre en place dans la vallée d’Ossau, contre vents et marées et surtout contre des parents minoritaires dont les droits sont bafoués d’un revers de mains par le président de l’Institut d’études occitanes: « Si la société civile veut une crèche bilingue, elle l’aura ». (1) Voilà comment s’instaure, dans un pays qui symbolisa jadis la résistance à l’oppression, un déni de démocratie, un mépris des faibles. Maltraitée autrefois, la minorité occitane, devenue ici ou là majoritaire, adopte les attitudes de la dictature. A méditer.

S Chapus

(1) Voir la vidéo de l’émission « Punt de Vista « du dimanche 8 juin sur FR3 Aquitaine
http://jt.france3.fr/regions/popup-test.php?id=bordeaux_puntdevista&video_number=1

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